Avec de telles dépenses de gabegie, totalement improductives,
comme celles ci-dessus, pour lesquelles le caractère irrationnel est évident et, ne fait plus, nullement, l’ombre d’aucun doute. Ainsi, l’on peut bien se demander, dans quelle sorte de république, sommes-nous au Sénégal ? Et, il n’est nullement besoin de souligner, parce que c’est manifeste, que ce genre de dépenses, est absolument irrationnel, voire un véritable gaspillage et détournement, sans précédent, de deniers publics, de leur objectif légal et prioritaire. Par conséquent, une telle pratique est une faute grave de gestion de nos deniers publics et une entorse à la bonne gouvernance démocratique de la république. Car, nous avons confié à l’Exécutif nos ressources, mais avec une affectation précise, à savoir pour le fonctionnement régulier de l’Etat. En un mot, elles sont destinées, principalement, à la bonne marche du pays dans les règles de l’art. Mais, voici que l’Exécutif, pour des raisons obscures et étrangères, les offre gracieusement aux députés, qui ne sont là, que pour leurs intérêts personnels et non au service du peuple, comme cela se devait.
Ainsi, de connivence avec l’Exécutif, nos députés usent outre mesure ou plutôt abusent, sans retenue, des ressources publiques, indécemment, rien que pour leurs besoins, strictement personnels. Mais, comment peut-on comprendre et justifier, dans un Etat de droit, un tel abus de pouvoir du chef de l’Etat ? Lorsque, précisément, dans le même temps, des services de l’Etat, par faute de moyens nécessaires à leurs déplacements, sont très souvent, paralysés à cause évidemment, de ce déficit chronique. Ce qui fait, qu’ils manquent d’intervenir au moment opportun pour certaines de leurs missions. Je cite, à titre simplement d’exemple, les services de sécurité tels que la Police, la Gendarmerie, l’Armée, les hôpitaux, etc., pour lesquels, l’importance des missions en ces heures graves où l’insécurité, incontestablement, a gagné aujourd’hui, tout le pays, manquent du minimum nécessaire pour assurer convenablement leur mission régalienne.
Et, pour le constat qui suit, c’est sûr que les Sénégalais ne me démentiront pas. En effet, ils sont parfaitement témoins, comme moi, que les régimes libéraux, issus des alternances de 2000 et 2012, ont, de manière délibérée, initié depuis leur arrivée au pouvoir, pour des raisons de prestige personnel, de détourner les biens publics à des fins de propagande politique et d’enrichissement illicite. Et bien entendu, en vue également, de corrompre certains députés, qui ne sont que de simples figurants ou des automates, qui ne jurent que par les biens publics, l’argent, les privilèges, etc. Ces régimes libéraux alternatifs, sont habitués également, à des pratiques non orthodoxes de dépenses irrégulières et peu vertueuses, qui ne rentrent nullement dans le champ des obligations de l’Etat. Un seul exemple, comme parmi tant d’autres, le fait rémunérer des chefs de village, dont on ne peut chiffrer leur nombre, comme des salariés de l’Etat, est tout simplement de l’hérésie, de la démagogie et du populisme. Voici, en tout cas, des dépenses imprévues qui grèvent illégalement le train de vie de l’Etat, sans une contre partie positive en service public, en faveur des populations. Et, à ces fameuses dépenses, injustifiables et illégitimes, vient s’ajoute également, une augmentation arbitraire, prise à pied levé par le président de la République, du nombre des députés, qui passe de 150 à 160. Alors que dans d’autres pays raisonnables, la tendance est à la baisse du nombre et des émoluments des parlementaires qui coûtent très chers au peuple sans rien.
Tout cela donne, un visage hideux de notre pays, montre sa gestion irrationnelle et informelle qui perdure et rejette toute forme de rupture avec de telles pratiques dans ces domaines. Au total, tout ce surplace et ces méthodes surannées récurrentes, en cours encore chez nous, ne nous mènerons jamais vers l’émergence, tant souhaitée par le peuple sénégalais, mais bien au contraire, vers davantage d’enlisement et d’immobilisme de notre pays. J’ai bien peur, sans de profondes réformes des institutions, que la prochaine législature ne soit qu’une simple reconduction des mêmes pratiques.
Et, voici, à propos de notre Assemblée nationale et nos députés, ce que j’en pense dans le livre que je viens de publier aux éditions Edilivre sous le titre de : « Le leadership politique en question en Afrique ou quels leaders pour une Afrique qui veut avancer » Pages 187 et 188
« L’Assemblée nationale est une Institution qui, dans le
principe représente le peuple. Une Institution au sein de
laquelle, le centre de ses préoccupations majeures devait
être : l’éthique, la justice sociale, la rigueur dans la gestion
des ressources nationales, l’impartialité à toute épreuve, la
solidarité et surtout, le bien-être des populations, en plus du
contrôle de l’Exécutif. Mais malheureusement, tel n’est pas
le cas. Bien au contraire, les députés se servent de
l’institution pour se sucrer au détriment des populations
dont ils prétendent défendre les intérêts. Cette exploitation
de leur qualité de député, opportuniste, est une déviation et
violation indécente de la véritable mission honorable de
l’institution, ainsi que les règles de bienséance non écrites et
de la morale, tout court.
En tout état de cause, il n’est reconnu, nulle part, par la
loi, que les députés ont droit à un véhicule pour l’exercice
de leur mandat. Et pourtant, non seulement ils en sont dotés
à chaque législature, mais en plus, ils leur sont même
gracieusement, offerts au terme de leur mandat. Cette
mesure est prise, encore sur un coup de tête du président
Wade dans sa gestion informelle et chaotique de notre pays.
Ce qui ne traduit rien d’autre qu’un excès de pouvoir. Une
largesse de trop, que Macky Sall devait supprimer aussitôt
arrivé au pouvoir. Mais hélas ! Malheureusement, il n’a pas
osé le faire et a maintenu le statu quo. »
Mandiaye Gaye
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