Il y a 100 ans maintenant, le 2 novembre 1917, Lord Balfour, Ministre britannique des Affaires étrangères,
annonçait que le gouvernement de sa Majesté envisageait : « favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif et emploiera tous ses efforts pour faciliter la réalisation de cet objectif, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteintes soit aux droits civils et religieux des communautés non-juives existants, Palestine, soit aux droits et aux statuts politiques dont les juifs disposent dans tout autre pays ».
Cet engagement du gouvernement britannique qui intervient en pleine Première guerre mondiale a été adressé au banquier sioniste Lionel Walter Rothschild. Il illustre les ambigüités de la diplomatie du Royaume-Uni. Londres, financièrement en difficulté, souhaitait à travers cette déclaration obtenir le soutien des groupes d’intérêts sionistes dans l’effort de guerre.
Ce qu’on appelle aujourd’hui la « Déclaration Balfour » allait à l’encontre des promesses déjà formulées aux représentants des peuples arabes et du peuple palestinien par la Grande-Bretagne en 1916 et par la suite. Dont celles faites au chérif Hussein de La Mecque, pour la création d’un Etat arabe au Proche-Orient en échange de son aide contre l’Empire Ottoman qui occupe ce territoire. Ou encore celles faites ensuite par la commission Peel et le livre blanc de 1939 qui prévoyaient l’accession à la souveraineté du peuple Palestinien sur 97% de sa terre historique.
Par cette déclaration de 67 mots, la Grande-Bretagne a posé la première pierre de l’établissement de l’Etat colonial qu’est devenu Israël sur la terre de la Palestine historique, sur laquelle elle avait obtenu un mandat de la Société des Nations. Cette déclaration discriminatoire a servi à justifier toutes les politiques et pratiques de dépossession, de déplacements forcés et de massacres commis à l’encontre du peuple autochtone de la Palestine y vivant depuis des millénaires, et traité comme une minorité communautaire dont on a ainsi nié les droits politiques. Elle a instauré une injustice terrible jusqu’à nos jours.
Pourtant le Président Palestinien Mahmoud Abbas, avait rappelé lors de son discours devant l’Assemblée Générale des Nations Unies en Septembre 2017 que : « Le gouvernement britannique n’a encore entrepris aucune démarche pour corriger cette injustice historique, aucune excuse n’a été présentée au peuple palestinien et aucune indemnité ni reconnaissance de l’Etat de Palestine, pire encore, ils veulent célébrer leurs crimes commis depuis novembre 1917 ». En effet dans la soirée de ce jeudi 2 novembre, certains fêtent de manière sordide et malsaine, cet événement honteux, au cours d’un diner festif qui a lieu à Londres, célébrant le centenaire de cette promesse colonialiste que le gouvernement britannique s’était engagé à réaliser.
L’Ambassade de l’Etat de Palestine au Sénégal condamne la célébration du centenaire de la « Déclaration Balfour » et rappelle les responsabilités historiques, juridiques et éthiques, ainsi que le devoir de réparation de la puissance mandataire coloniale britannique. Elle rappelle par conséquent que l’Etat de Palestine exige des excuses et des indemnités en faveur du peuple autochtone de Palestine, pour tous les tords subis, conséquences des actes irresponsables de la puissance mandataires et des crimes commis jusqu’à nos jours. Le Royaume Uni doit assumer ses responsabilités et enfin reconnaitre l’Etat de Palestine ce pourquoi il avait à l’origine obtenu le mandat de la communauté internationale.
Dakar, le jeudi 2 Novembre 2017
Il y a 100 ans maintenant, le 2 novembre 1917, Lord Balfour, Ministre britannique des Affaires étrangères,